Gazette de l’ORPAM N°1 : Janvier 2021

Gazette de l’ORPAM N°1 : Janvier 2021

Le ressenti par rapport à l’arrêt des activités et au confinement

Rédigé par Mehdi LE BARS (stagiaire terminale Bac Pro S.P.V.L Lycée du PORSMEUR à Morlaix)
                    Source : Photo du Télégramme 24 septembre 2020 (Les membres du Bureau et le permanent de l’ORPAM)

Source : Photo du Télégramme 24 septembre 2020 (Les membres du Bureau et le permanent de l’ORPAM)

TÉMOIGNAGES

Je m’appelle Christian

Mon ressenti par rapport à l’arrêt des activités en association.

Je suis en retraite depuis 14 ans, la vie seule n’est pas toujours facile, je suis donc engagé en tant que bénévole dans diverses actions.

Je ressens le besoin d’avoir des interactions humaines. A cause de la crise sanitaire nous ne pouvons plus en avoir autant. Je n’ose plus voir mes amis aussi régulièrement qu’avant.

Je n’ai pas peur du virus mais je prends quand même des précautions pour ne pas l’attraper et par rapport à autrui.

Je participe à une chorale et je trouve que les gestes barrières et le port du masque ont cassé la convivialité qu’il pouvait y avoir auparavant. Je passe donc plus de temps à lire ou à être sur l’ordinateur mais le manque de relation humaine me fait parfois ressentir un sentiment d’appauvrissement.

Marie-Thérèse :

Par rapport à l’arrêt des activités je me dis que j’ai de la chance d’avoir mon mari.

Nous marchons tous les jours une heure. J’ai réussi à m’adapter à la situation en trouvant de nouvelles activités.

Nous sommes plutôt actifs avec mon mari, ce qui nous aide sur le côté psychologique. Depuis deux ans, nous nous intéressons à l’apiculture, et nous avons découvert que ce n’était pas quelque chose de simple.

On fait partie d’un groupe d’apiculteurs, ce qui est bien pratique quand nous avons besoin d’un conseil.

Le fait d’avoir cette activité nous a permis d’améliorer notre mental dans cette période de crise sanitaire. Nous espérons comme tout le monde voir le bout de la crise sanitaire.

Je m’appelle Jean-Claude Le Bars, je suis Morlaisien

Je suis Président du Comité de Jumelage du Pays de Morlaix Würselen en Allemagne.

Mon association qui donne des cours d’allemand est au repos à cause du virus et de l’obligation de faire les cours avec un masque.

Le fait de subir le port du masque a occasionné

le départ de 6 personnes sur 32 adhérents.

Le gros problème qui se pose au comité est de savoir si nous allons pouvoir organiser les festivités du 45ème anniversaire en France et en Allemagne cette année.

A cause de la crise, les cours ne peuvent pas avoir lieu.

Le confinement entraîne l’impossibilité de se retrouver régulièrement, ce qui est un premier problème.

Le second est le fait de ne pas pouvoir sortir entraîne une routine.

Le point positif est de pouvoir prendre le temps pour soi.

Alain :

Je suis inscrit à l’association pour lire et aimer lire par l’intermédiaire de l’Orpam. Je faisais de la lecture 1h à 2h par semaine et des jeux avec les enfants. Je gérais également la bibliothèque, ce qui me faisait 2 matinées d’occupation par semaine.

C’est le fait de rencontrer les enfants et les adultes plus jeunes qui me manque le plus. Je suis d’une nature plutôt solitaire, j’arrive à m’occuper quand je suis seul.

Cette année, j’envisageais de faire 1h d’espagnol à l’ORPAM. Précédemment je participais au cours d’anglais.

Heureusement je continue à pratiquer le QI GONG en visioconférence. Ça diminue la convivialité mais ça présente des avantages : éviter de prendre le véhicule, mieux voir et comprendre les exercices.

C’est dur de dissocier le problème posé de ne plus avoir d’activité associative et des autres problèmes généraux causés par la situation sanitaire. En règle générale, tout est lié, c’est un malaise global.

J’aime faire de longues randonnées l’été, mais à cause du contexte sanitaire, je ne peux pas me projeter pour le moment.

Je vais régulièrement sur internet, je sais m’occuper. Le réel problème est dans le contexte collectif.

Par exemple auparavant, j’allais régulièrement boire un café et lire le journal, ce qui me permettait un contact et des informations locales. Mais depuis le virus, je n’ai plus ces informations.

Pour conclure l’ambiance générale est pesante et la question est quand est ce que nous en verrons la fin.

Marie :

Ce que j’ai trouvé assez dur cette année, c’est la solitude, le manque de convivialité, et de liens sociaux, ainsi que de ne pas voir et recevoir mes petits enfants et leurs parents. Ces derniers m’envoyaient, de temps en temps, des SMS et photos pour compenser le manque.

Je ressens parfois une fatigue physique et mentale, due à ce virus qui nous empêche de vivre pleinement !

Pour m'adapter, j'écoute France Musique au réveil, petit déjeuner, lecture du journal qui propose, entre autre, deux pages de jeux pour s'évader des infos un peu "lourdes".

Je passe du temps à prendre soin de moi : gym sénior pour "dérouiller" les articulations, un peu de vélo d'appartement, puis, je m'occupe de moi en terminant par un massage des pieds qui me détend... La matinée est bien entamée.

J'essaie de marcher seule, ou avec une ou deux collègues, 3/4 d'heure à 1 heure par jour ; ce qui est très positif pour le corps et le cerveau.

Les après-midis, j'essaie de trouver plus ou moins des occupations suivant l'humeur... Et... Les collègues et les activités de l'ORPAM me manque.

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Caricature de CHAUNU Ouest France 14 janvier 2021

Jacqueline :

Par rapport à l’arrêt des activités, j’ai dû m’adapter.

Je marche tous les jours à côté de chez moi, je prends des fois le bus pour faire le tour du canal à Morlaix.

Je vois moins de monde depuis qu’il y a le virus. Les personnes en ont sûrement peur.

Je fais mes courses au « Géant », ce qui me permet également une petite promenade. Tous les jours je marche entre 45 minutes et une heure.

Je trouve très embêtant que beaucoup de personnes se soient arrêtées de vivre à cause du virus.

Je fais un peu de lecture, je vais un peu sur Internet et j’ai ma marche quotidienne et c’est grâce à cela que j’ai réussi à m’adapter.

À l’ORPAM je faisais les jeux de société, les sorties et les goûters.

Je participe à un bon nombre d’activités. Je vois également tous les jours ma voisine et il nous arrive de faire régulièrement un goûter. Nous avons une très bonne entente, ce qui nous permet de papoter ensemble. C’est un moment convivial et chaleureux.

Madame X :

J'ai 78 ans et je vis seule

Activités :  - ORPAM : Sophrologie, Aquagym

Autres associations : Université du temps libre, Club de lecture, Qi gong, Bénévolat

 

 Je dois dire que j’ai vécu le premier confinement de façon assez confortable car j’ai, pour la première fois de ma vie, été obligée de « lâcher prise ». Je n’ai pas non plus, eu le sentiment d’être isolée, j’ai eu énormément d’échanges avec ma famille, mes amis, mes relations. J’ai même profité d’activités offertes par l’ORPAM et d’autres associations. J’ai aussi préparé les vacances de mes petits-enfants.

« Merci internet ».

La seconde phase de confinement « allégé » a été plus difficile à « encaisser ». Les relations virtuelles se sont réduites petit à petit, le cœur n’y était plus, la situation était beaucoup plus grave que prévue, les pertes énormes, l’avenir incertain.

Je reprends espoir avec l’arrivée du vaccin. Ce qui me pèse le plus aujourd’hui :

 - mon inutilité

 - l’impossibilité de faire des projets à court et moyen terme

 - l’absence de PRÉSENCE

L’heure est à la recherche de sens, à la méditation, à la réflexion.

Mais l’espoir d’une « autre vie » est toujours présent.

ouest-france-1er-fevrier-2021
Caricature de CHAUNU Ouest France 14 janvier 2021

Témoignage anonyme :

Ma hantise pendant le confinement et de tomber malade car comme beaucoup de personnes, je suis isolée, n’ayant plus de famille sur la commune ni les environs (entre minimum 300 kms). Les voisins, on ne les connaît plus, on ne les voit plus. À cette angoisse, s’ajoute  la quasi impossibilité des proches de se déplacer ou pour moi de me déplacer s’ils ont des ennuis.


Je suis resté confinée et isolée volontairement depuis début novembre. Les activités hebdomadaires de l’ORPAM me manquent beaucoup (perte de repères). Elles rythmaient la vie, par leurs jours et horaires et procuraient de la vie sociale, du partage et de la convivialité. J’ai de la chance de pouvoir sortir, de me promener, faire mes courses. Le virus en extérieur ne me pose pas de problème, en intérieur même avec masque et gestes barrière, c’est tout autre chose. Je me méfie de tout et de tout le monde, peut-être plus que d’autres car un membre de ma famille a été sérieusement touché par la Covid.

Les mois noirs (déprime saisonnière) sont derrière nous, les jours rallongent, le vaccin arrive petit à petit, il y a un peu d’espoir à l’horizon. Même si cela ne sera plus comme avant. Les retraités auront pris un coup de vieux et j’espère que les activités reprendront en septembre 2021.
Mehdi LE BARS stagiaire, Hervé HERRY permanent, Claude LE LUC Président
Source : Photo du Télégramme du mardi 12 janvier 2021
(Mehdi LE BARS stagiaire, Hervé HERRY permanent, Claude LE LUC Président)

Témoignage anonyme :

Bas les masques

Nous souffrons tous depuis trop longtemps de l’arrêt des activités, à l’ORPAM comme ailleurs. Nous  ne nous rencontrons plus, ou si peu et si mal. Nous portons le masque afin d’être protégés et de protéger les autres. Nous vivons entre parenthèses. Le virus se cache pour mieux surprendre, décocher ses flèches, atteindre ses cibles.

Il convient de le démasquer et de l’empêcher de nuire. Sournois, il nous nargue, s’insinue là où on ne l’attend pas. Il est devenu l’ennemi public numéro un. Il est très fort, un tueur en série qui met en échec les meilleurs analystes les plus fins limiers.

 Il évolue sur la terre entière. Il n’est pas du genre gagne petit. Il revendique sa place dans la cour des grands.

 Il réussit le tour de force de nous diviser en querelles oiseuses. Il déjoue tous les diagnostics, pronostics, hypothèses. Chacun y va de son petit couplet, du « moi je sais » au « croyez- moi », en passant par « Puisque je vous le dis »…

Bravo l’artiste. Bien joué. Respect.

À présent ça suffit. Les meilleures choses ont une fin. Sois gentil, arrête ton cirque. Sois beau joueur, enlève ton masque. Tu nous as assez enquiquinés. Tu as gagné la partie mais là tu commences à nous saouler.

 Nous aimerions passer à autre chose. Le mieux serait que tu fasses preuve de fair-play et que tu disparaisses en catimini.

Va te faire voir et te faire pendre ailleurs !

Larousse et Robert pourront cent fois sur le métier remettre leur ouvrage et intégrer les néologismes qui fleurissent chaque jour. Surtout, qu’ils n’omettent pas d’inclure au plus vite, en belles lettres, le nom des vaccins miraculeux qui nous sauveront. Pour eux nous érigerons un piédestal. Grâce à eux, demain sera un jour lumineux.

Nous pourrons ranger précieusement nos stocks de masques dans la boîte à bijoux, dans un coffre ou tout autre endroit sûr. Sait-on jamais…

Un adhérent de l’ORPAM qui vous salue bien.

caricature du Télégramme du mardi 26 janvier 2021
Caricature du Télégramme du mardi 26 janvier 2021

Claire Abgrall :

2020- L’année ou toutes nos habitudes ont dû changer en raison de la pandémie de la COVID-19

En mars 2020, un premier confinement nous a obligés à arrêter toutes nos activités qui nous aidaient à avancer malgré l’âge : aquagym, gym douce, cours d’anglais, chorale ; enfin tout ce qui nous permettait de mener une vie sociale, de nous bouger, de rencontrer des amis à droite et à gauche.

 Après le premier confinement pendant lequel il n’était pas possible d’aller plus loin qu’un kilomètre de chez soi, sinon sortir pour aller faire les courses (et encore pas trop souvent), aller à des rendez-vous, il nous a été possible d’avoir un peu plus de liberté, surtout l’été, mais le cœur n’y était pas, avec toujours la peur de ce virus qui ne veut pas nous laisser tranquille, on ne sort plus beaucoup, on évite de se regrouper avec trop de monde.

 Un deuxième confinement nous a été imposé fin octobre pour novembre et une partie de décembre, Puis maintenant, un couvre-feu à 18h après celui à 20h, Les fêtes de Noël ont pu se faire mais avec un nombre restreint de convives dans les repas.

 La vie est devenue très triste même si à deux dans le foyer il est plus facile de supporter toutes ces contraintes.

 Même s’il y a toujours quelque chose à faire dans une maison, il y a des jours où l’on n’a pas envie de bouger, on reporte à plus tard ce qu’on peut faire.

 J’espère que la vie pourra redevenir comme avant lorsqu’une majorité de personnes aura été vacciné, ce qui n’est pas pour demain !!!

 Toutefois, il faut conserver l’espoir de reprendre notre vie normale et toutes nos activités diverses, bref VIVRE NORMALEMENT, Ce que notre génération a toujours connu…..

Photo Ouest France 12/01/2021 : Mehdi LE BARS, Hervé HERRY, Daniel PETITJEAN
Mehdi LE BARS, Hervé HERRY, Daniel PETITJEAN
Photo Ouest France 12/01/2021

Témoignage anonyme :

Quel jour est-on ? Ah oui, c’est le jour de mon cours d’anglais.

Grâce à l’ORPAM, ma semaine est rythmée. Je sors, je rencontre des gens sympas, je mémorise et j’apprends,

 je découvre le yoga. Mais voilà, depuis quelques temps je suis dans un isolement forcé.

Toutes les associations sont à l’arrêt.

Je me rendais à l’ORPAM, tous les derniers samedis du mois pour la permanence des amis de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le local qu’il nous prête, permet
 la rencontre, autour d’un café, entre
 les futurs pèlerins et les pèlerins plus expérimentés. Il me reste la promenade quotidienne autour de la maison ou un peu plus loin. Il me reste les mails et les coups de téléphone échangés avec les personnes.

Malgré toutes les mesures de distanciation mises en place pour les cours et rencontres, tout est à l’arrêt.

Il nous reste l’espoir de la reprise prochaine pour retrouver le lien social et les personnes qui nous manquent tant.

Claude Le Luc :

Le confinement fut pour moi bénéfique. Il m’a permis de ralentir le rythme de mes activités hebdomadaires.

Il m’a offert des plages de lecture importantes. Des livres volumineux ont pu être dévorés, à raison d’une vingtaine de pages, quotidiennement.

Pour l’activité physique, muni de mon autorisation réglementaire, j’organisais un circuit circulaire dans le rayon d’un kilomètre environ et variais les trajets régulièrement : circuit ville, circuit campagne, circuit plat et circuit accidenté, découvertes de quartiers dans lesquels, on ne s’attardait pas habituellement… Nous avons exploré les circuits boisés, proches du domicile. Le confinement a été l’occasion aussi de garder les petits-enfants. J’ai deux filles qui demeurent à proximité de notre domicile Garlan Morlaix et Saint-Pol-de-Léon Morlaix.

Il y a eu une alternance des gardes, afin de laisser souffler les parents, les deux femmes ont deux jeunes enfants chacune ; elles ont besoin d’être relayées…

Cette période a été propice aussi aux soins de régime alimentaire.

Les préparations de repas pouvaient être soignées. L’équilibre alimentaire a fait l’objet d’attention plus grande qu’à l’accoutumée.

Le temps lié au Covid 19 a été pour moi, bénéfique.

Ça a été, en somme une rupture dans l’organisation habituelle des journées. Cela a été positivé par un jardin et une maison où chacun dispose d’un espace.

Les promenades en ville autour du bassin à flot, me rappeler les déambulations des années 1950, époque durant laquelle, il y avait peu de voiture, époque où chacun prenait le temps de marcher, de se rencontrer, période où le rythme de vie était plus long… des souvenirs remontaient à la surface…

Photo Ouest France 12/01/2021 : Mehdi LE BARS, Hervé HERRY, Daniel PETITJEAN
Source: Le Télégramme du vendredi 29 janvier 2021

Poème de la Gazette

Mais qu’il est bien étrange

Ce monde sans échange

Où chaque être dérange

Pour acheter quelques oranges

 

La réalité est l’enfermement

Des esprits du confinement

Où chacun est en isolement

Sans aucun raffinement

 

Privé de liberté et de parole

Même avec la parabole

Chaque jour nous isole

Tels des condamnés qui volent

 

Oui ! Voler vers la liberté

De pouvoir se déplacer

Rencontrer des amitiés

Entre nous personnes âgées

 

Soudain une main tendue

Vers nous les détenus,

Mêlée de douceur et de vertu,

Nous accompagne vers la rue

 

Un sourire alors retrouvé

Après quelques mots échangés

Nous rendant notre gaieté

Pour une journée ensoleillée

 

Qu’il est bon de se retrouver

Au contact d’une tête bouclée

Nous questionnant sans arrêt

Sur notre vie avec intérêt

 

 Christelle

Remerciements

Mes remerciements à toutes et à tous les participants de la première Gazette pour avoir témoigné.

 

Pour moi, cette Gazette a pour but de créer du lien et constitue une entraide entre toutes et tous les participants, tout en respectant les mesures sanitaires.

 

Pour la deuxième Gazette, je vous propose de partager sur les lieux où vous aimez vous rendre lors de vos promenades.

Si vous avez des lieux de visite intéressants près de chez vous, vous pouvez les partager pour donner des idées de promenades aux autres adhérents.

 

Dans les prochaines gazettes, nous vous inviterons également à partager vos recettes de cuisine, vos lectures, vos jeux de société préférés…

N’hésitez pas à proposer des thèmes pour les prochaines éditions et bon courage à toutes et à tous !                                                              

Photo Ouest France 12/01/2021 : Mehdi LE BARS, Hervé HERRY, Daniel PETITJEAN