A La Forge du Loup, Julien entretient la flamme

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A La Forge du Loup, Julien entretient la flamme

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L'artisan réalise du sur-mesure, mais aussi des créations. Il faut compter 150 à 300 € pour un couteau. Il vient tout juste de terminer une grille à trous renflés type XVe/XVIe siècle pour un particulier morlaisien. « L'avantage de la forge, c'est qu'il n'y a pas de limites. Ça va de la décoration aux outils et au mobilier en fer forgé ». Une polyvalence qui lui a notamment permis de travailler pour la mairie de Plouezoc'h (annexes en métal) et le Département (barres à mine), mais aussi de répondre à des demandes plus spéciales comme un glaive romain ou des dagues. Pour la Saint-Valentin, il a aussi réalisé des roses en fer forgé. Toutes ses pièces sont marquées du sceau du loup, son emblème.

Ce serait dommage que le métier disparaisse, surtout dans une terre de légendes comme la Bretagne

Passionné depuis tout petit, Julien Demangeon lâche tout, il y a quelques années, pour se consacrer au métier de forgeron. C'est Tristan Esnault - « un grand forgeron coutelier » - qui lui transmet l'art de modeler l'acier dans le feu. Il passe deux saisons au Puy-du-Fou, auprès du maître, avant de peaufiner son expérience avec un CAP de ferronnerie dans le Jura. « C'est très technique, il y a beaucoup de maths et de calculs. Comme dit l'adage, c'est en forgeant que l'on devient forgeron ».

Son apprentissage lui a permis de perfectionner des techniques exigeantes, comme le Damas - « un kouign amann d'acier » - qui accumule plusieurs centaines de couches pour former une lame. L'artisan fabrique également ses propres manches, en os ou en bois, que les gens lui amènent régulièrement à la forge. « À l'atelier, il y a du passage, une vraie proximité. Les gens viennent affûter une lame ou demander un conseil, comme au Moyen Âge », s'enthousiasme-t-il.

 « Ce serait dommage que le métier disparaisse, surtout dans une terre de légendes comme la Bretagne », poursuit celui qui accueille actuellement un stagiaire de la filière chaudronnerie du lycée Tristan-Corbière, à Morlaix. Son rêve ? « À long terme, ce serait de créer une école de ferronnerie ». Pour transmettre son savoir fer...

Au printemps dernier, Julien Demangeon a repris la forge centenaire du centre de Plouezoc'h (nord-Finistère). Passionné par cette tradition exigeante et « un peu mystique », l'ancien militaire de 33 ans remet au goût du jour un savoir-faire millénaire. Bienvenue dans l'antre de La Forge du Loup (Gov Bleiz).

De l'extérieur, déjà, l'écho caractéristique du marteau sur l'enclume transporte le visiteur dans une autre dimension. Celle, un brin fantasmée, des jeux vidéo et séries médiévales en vogue. Passées les lourdes portes de l'atelier, une flopée d'armes et d'outils moyenâgeux cachent à peine le nouveau maître des lieux, grand gaillard aux allures de Viking. Julien Demangeon, 33 ans, est forgeron. Installé à Plouezoc'h, près de Morlaix (Finistère), depuis le printemps dernier, il a repris la forge de la place du bourg, vieille de 124 ans. « Je travaille de manière traditionnelle, à l'ancienne. La flamme est toujours là, même si le métier se disperse un peu récemment », présente le barbu aux yeux bleus. 

Spécialisé dans la coutellerie (couteaux, épées, haches...) et la ferronnerie d'art, l'artisan de Gov Bleiz - La Forge du Loup perpétue un savoir-faire exigeant, vieux de plus de 5.000 ans et exercé par une poignée de passionnés dans le Finistère. « Un gros coup de chance » : voilà comment le forgeron explique son arrivée à Plouezoc'h. En mai dernier, un ami l'appelle pour lui annoncer que la forge, alors en liquidation judiciaire, est mise aux enchères. Ni une, ni deux, il rassemble les fonds pour acheter les outils et louer l'atelier de 250 m². « Tout s'est fait très vite, ce n'est pas évident de s'installer aujourd'hui », souffle le Lorrain, qui semble encore sur un petit nuage. Un renouveau également du goût d'Yves Moisan, maire de la commune. « On a de la chance que cette activité perdure dans le centre, Julien a beaucoup de talent », souligne l'édile.

Débarqué à Morlaix en 2013 aux côtés de sa compagne, médecin à l'hôpital, il aura fallu de la patience pour que l'ancien militaire puisse vivre de sa passion. Près d'un an après son installation, le succès est au rendez-vous. « C'est plutôt très bien parti. Il y a une vraie demande en ferronnerie ».

Source :  Le Télégramme 16 avril 2020

 

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